arrivée sur les quais de Canary Wharf (c) CSG |
Lundi après-midi, nous avons visité à Londres la Péniche St Pierre, implantée dans le quartier bancaire de Canary Wharf, qui dessert deux publics très différents : les employés des bureaux en semaine, pour des actions d’évangélisation, de ressourcement et de soutien au témoignage de ces personnes, pendant la pause de midi ; et les habitants du quartier, en pleine expansion, qui viennent le soir et le week-end pour des activités d’Eglise plus classiques, et en particulier à destination des mères avec de jeunes enfants, de l’autre.
Ensuite nous sommes allés à St Paul Shadwell rencontrer un jeune pasteur implanteur, qui a créé depuis un an, dans une Eglise en perte de vitesse à la culture très anglo-catholique, un nouveau type de culte le dimanche l’après-midi pour un public différent de celui du dimanche matin et des groupes de maison. Les deux « groupes » veillent à se rencontrer régulièrement et mais le ciment qui les lie est le travail social qu’ils mènent en commun. Un petit groupe venu d’une autre Eglise s’est engagé pour un an renouvelable à porter ce projet avec ses deux pasteurs. Le processus est en cours, le projet est assez souple pour s’adapter aux échecs (la cible des étudiants a été ratée cette année) et aux opportunités qui s’ouvrent (très bonne réponse aux cours alpha, qui s’adressent plutôt aux distancés de l’Eglise qu’à ceux qui ne les ont jamais fréquentées, alors que ce n'était pas le public visé de départ).
Nous avons fini la journée d’étude avec Ric Thorpe qui nous a présenté l’expérience de sa paroisse, St Paul Shadwell et surtout son travail pour faciliter les implantations d’Eglise, en particulier la dimension de « formation de formateurs », pour que les pasteurs apprennent à former des ministères locaux discernés en paroisse. Le plus dur, selon lui, est le moment où l’on doit lâcher prise, pour laisser faire les autres, même si dans un premier temps se sera moins bien fait que si l'on faisait nous-même.
"Prospect of Whitby" fondé en 1521 (c) CSG |
Nous avons fini la soirée avec une bière et, au choix, un fish and chips ou une pie dans un pub, au bord de la tamise. La discussion de reprise de la journée a été passionnante et m’a encore une fois fait mesurer la chance que j’ai de faire partie de cette équipe (non seulement chacun des membres est doué dans son domaine et humainement, mais notre esprit d’équipe fait que nous sommes vraiment plus que la somme de nos individualités, et j'ose croire que le Saint-Esprit y est pour quelque chose).
Nous avons pointé 3 éléments-clés qui différencient le contexte anglais du nôtre : la taille de l’Église, le système épiscopal et la culture anglaise de présence des religions dans l’espace public. Ces trois éléments seront à prendre en compte si nous voulons adapter la logique de fresh expressions et d’implantations d’Églises en France.
Et une chose qui a été unanimement appréciée et que j’avais déjà remarqué avant lors de rencontres œcuméniques : la capacité des anglicans, en tout cas en Angleterre, à valoriser la tradition tout en en faisant quelque chose de toujours vivant. Ici, nous avons été marqués par le choix de construire à partir de l’existant d’une paroisse, sans vouloir faire table rase du passé, en commençant par faire raconter par ceux qui sont restés fidèles pourquoi ils sont là et l’histoire de leur paroisse, tout en se donnant une totale liberté de faire quelque chose de totalement nouveau à côté, mais en dialogue, dans un objectif d’enrichissement mutuel des deux logiques.
Bref, une vraie source d’inspiration, et la conscience que ce n'est que le début du chantier pour nous…
Claire Sixt Gateuille
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