vendredi 23 mai 2014

Synode d'Avignon

Alfredo Abad (IEE) et Sheilag Kesting (CoS) au Synode de l’Église d’Écosse (CoS)
Du 29 mai au 1er juin se tiendra le 2ème synode national de l'EPUdF à Avignon. Nous sommes en pleins préparatifs. Le synode accueillera 7 invités des Eglises des pays voisins (luthériens et vaudois d'Italie, protestants de Suisse [FEPS], de Rhénanie [EKiR], de Belgique [EPUB] et d'Espagne [IEE]) et de la Cevaa. 
Au programme, une introduction au déroulement du synode 1h avant qu'il ne commence, un repas jeudi soir avec le président et le secrétaire général de l'EPUdF et les présidents du Défap (notre organisme de mission) et de la Fédération protestante de France, ainsi qu'une visite le samedi matin d'Avignon et du palais des Papes. Le reste du temps, ils assisteront aux débats. Deux d'entre eux prendront la parole quelques minutes pour saluer le synode et témoigner de la situation de leur Église par rapport au thème du synode "Responsables et solidaires", autour des questions financières.

Il est toujours intéressant de connaître le regard de personnes étrangères sur notre Église et son fonctionnement. Cela nous oblige à nous décentrer et nous offre un autre regard. Même si les invités n'ont pas le droit de s'exprimer durant les débats (sauf sur invitation du modérateur), j'espère que les délégués au synode se saisiront de l'opportunité de leur présence pour échanger quelque mots avec eux et recueillir leur point de vue sur nos débats. 
Claire Sixt Gateuille

lundi 19 mai 2014

Le coeur et l'âme


Briefing avant la procession (c) A. Abad
Aujourd'hui dimanche, j'ai assisté à trois cultes ! Pour le premier, nous nous sommes retrouvés à 9h à la Signet Library, juste à côté de la cathédrale pour nous mettre en habit liturgiques et entrer en procession dans la cathédrale St Giles. La procession des délégués étrangers (la nôtre) est entrée par l'arrière de la cathédrale, le modérateur de l’Église d’Écosse, ses aumôniers (chaplains) et les autres célébrants sont entrés par l'entrée principale après une procession précédée d'un bagad (pipe band). Le culte a eu lieu, accompagné musicalement par un chœur d'une grande qualité, et a duré 1h10. Mais ceux qui voulaient bénéficier de la sainte cène devaient revenir ensuite à 11h30 pour un nouveau culte, célébré par un pasteur local.

Nous avons ensuite mangé sandwich ou salade en terrasse avec Alfredo Abad, secrétaire général de l’Église évangélique d'Espagne, Richard Williams, de l'Eglise presbytérienne des USA (PCUSA) et Nigel Uden, de l’Église réformée unie d'Angleterre. Puis nous sommes allés au grand rassemblement Heart and Soul (Cœur et âme), dans le jardin du centre-ville d'Edimbourg (Princes Street Garden), qui tenait de ce que l’Église Unie avait fait à Lyon lors de l'inauguration ou des stands de protestants en Fête (manifestation organisée par la Fédération protestante de France en septembre dernier). Une scène centrale accueillait des concerts et le culte final ; de chaque côté une rangée de stands, avec d'un côté les différents services de l’Église et des associations caritatives chrétiennes, de l'autre des stands d’Églises locales ou de presbyteries (l'équivalent de nos régions). Nous avons déambulé entre les stands, nous arrêtant plus longuement
I.Alexander et moi dans la cour du synode
pour prendre des contacts ou de la documentation. Au stand du World Mission Council, j'ai rencontré Ian Alexander, mon homologue de l’Église d’Écosse, qui avait lu mon blog (!) et m'a donc précisé que la couleur rouge de la robe pastorale de la modératrice vient du fait qu'elle est aumônier (chaplain) auprès de la reine (ils sont 10 ministres de l’Église d’Écosse à avoir ce statut et donc à pouvoir assurer une présence spirituelle après de la reine quand elle est en Écosse). 

A 16h, j'ai rencontré 4 représentants d'une paroisse qui envisagerait de se jumeler avec une paroisse en France. C'est une paroisse qui semble assez dynamique, se bat pour continuer à attirer les jeunes dans l’Église et cherche un projet qui puise l'ouvrir et lui donner une nouvelle impulsion tout en étant n'épuisant pas ses forces. Cette rencontre a été très intéressante ! A 17h, je suis allée assister au culte en plein air, festif et dans une forme simplifiée pour être accessible y compris aux simples passants, nombreux en ce dimanche après-midi.

Pipe band (c) CSG
Je ressors de cet événement avec les oreilles un peu meurtries par la sono, mais surtout avec dans mes valises un CD de musique, un de ressources pour la catéchèse, un livre de recettes des "girls brigade" (association de scoutisme), des documents sur les services de l'Eglise d'Ecosse, la communication vers les médias ou le soutien financier à des formes d'Eglise innovantes, des liens internets vers des ressources pour la formation et l'évangélisation, des contacts qui travaillent sur les nouvelles formes d'Eglise (les fameuses "fresh expressions of Church"), des statistiques sur les paroisses écossaises, une idée d'animation sur le vivre-ensemble à partir d'un nuancier de peinture, des informations sur différentes Eglises protestantes en Europe (Bulgarie, Italie, Grèce), etc. 

J'ai un peu l'impression de quitter cette assemblée générale au moment où elle va vraiment commencer, demain matin ; c'est assez frustrant... mais à Paris m'attend, avec dès mardi notre équipe nationale qui se réunit pour une journée de retraite, pour nous ressourcer et tracer des perspectives d'avenir. Et c'est bien ainsi, car ce rôle de passeur qui est le mien se tient en tension entre ces deux pôles : représenter mon Église à l'étranger et faire connaître son actualité et ses projets d'un coté, être enrichie de ce que je découvre là-bas et y puiser idées, contacts, nouveaux points de vue et innovations pour nourrir à mon tour la vie de notre Église ici. 
Claire Sixt-Gateuille

samedi 17 mai 2014

Identité écossaise

Joueur de cornemuse (c) CSG
Durant la cérémonie d'ouverture, nous avons eu droit à un certain nombre de costumes écossais, qu'ils soient portés par les personnes entourant le prince Edward ou par les membres de l'assemblée. Nombreux parmi le conseil de l’Église d’Écosse portaient un pantalon en tartan vert et bleu avec un gilet et une verte bleu marine à trois boutons argentés (manches et devant), avec une bande de dentelle le long du col à gauche.
Un certain nombre de magasins présentent des vitrines indiquant qu'ils sont de "vrais magasins écossais" ou que tout ce qu'ils vendent est produit en Écosse (c'est plus facile quand on vend des kilts et des tenues traditionnelles que quand on vend de l'alimentation ou de la décoration...).

L'Église d’Écosse a monté une commission ad hoc pour travailler les conséquences qu'aurait l'indépendance sur son fonctionnement. Le rapport de cette commission, inclus dans le livre rassemblant les différents rapports synodaux :
- affirme que l'Eglise reste impartiale sur le sujet mais appelle ses paroisses et ses membres à s'informer pour aller voter et le faire en conscience.  
- affirme à la suite de l'assemblée générale de 2013 que quelque soit le futur régime politique, celui-ci doit continuer à reconnaitre le "Claim of Right", reconnaitre l'autorité de Dieu sur les êtres humains et le rôle de la religion en général et de l'Eglise d'Ecosse en particulier. 
- fait connaître une déclaration commune adoptée par les responsables religieux en Écosse qui affirme la nécessité du pluralisme religieux et la place des religions dans la vie publique. 

Dans un communiqué du 12 mai, le nouveau modérateur, Rev John Chalmers, a appelé les dirigeants des deux campagnes à participer à un service religieux de réconciliation le 21 septembre, 3 jours après le vote, quelque soit le résultat du référendum.

Claire Sixt Gateuille

Première session du synode de l'Eglise d'Ecosse

Le lieu de l'Assemblée générale de l'Eglise d'Ecosse (c) CSG
Ce matin, nous avons vécu la séance d'ouverture de l'Assemblée générale. Une session très protocolaire (on m'avait prévenu) ! Jugez plutôt :
Quand tout le monde est entré, un "crieur" annonce l'entrée de Mme la modératrice et tout le monde se lève. Elle arrive en costume d’apparat (robe pastorale rouge avec une sorte de manteau noir lui couvant les épaules et comportant une capuche à l’intérieur doublé de rouge) s'installe, nous salue et nous fait asseoir. Trente secondes plus tard, un autre crieur annonce le représentant de la reine, et tout le monde se lève à nouveau. Le prince Edward rentre s'installer sur le siège protocolaire qui lui est réservé, en hauteur au-dessus de la table de la modérature.

Les photos sont interdites pendant les séances, mais la photo ci-contre vous donne un aperçu de la disposition des lieux... Le « principal Klerk », un peu l’équivalent d’un secrétaire général, lit la lettre adressée par la reine indiquant que le prince est son représentant et le modérateur y répond en accueillant celui-ci.
Ensuite, Mme la modératrice demande à l'assemblée d'élire le nouveau modérateur par acclamation. Deux des membres du conseil vont le chercher. S'ensuit un discours de l’ancienne modératrice au nouveau modérateur, ponctué d’humour et dénotant une visible complicité entre eux remontant à leurs études de théologie. Et un discours en retour du nouveau modérateur, pour remercier en public la modératrice de son travail et de l'empreinte qu'elle laisse sur l'Eglise d'Ecosse. Puis lettre et discours s’échangent à nouveau, la reine affirmant qu’elle reconnaît le nouveau modérateur mais pourrait le démettre de ses fonctions dans l’année… C’est du protocole, une affirmation symbolique de pouvoir, mais quand on n’est pas habitué à la monarchie, ça fait toujours bizarre…

Un des bâtonniers (c) CSG
Pour finir, le prince a fait un discours, que j’ai trouvé diplomatiquement assez fin, où il a commencé par valorisé « ce qui nous unit », sous-entendu entre anglicans (dont la reine est la tête officielle de l’Eglise) et presbytériens, mais aussi entre anglais (ou sujets du Royaume-Uni) et écossais, puis sur l’importance d’affirmer les valeurs chrétiennes dans cette société, en particulier les valeurs de solidarité, de vivre-ensemble, d’attention au plus petit et de confiance, pour finir par évoquer la perspective du référendum de septembre sur l’indépendance de l’Ecosse…

En arrivant, nous avions reçu un certain nombre de documents. Dont un livre de 450 pages : la somme des rapports reliée... également parmi les documents, la présentation de l'application créée spécialement pour l'AG, qui permet de consulter tous les documents en ligne directement sur son smartphone ou sa tablette... On n'arrête pas de progrès !

Claire Sixt Gateuille

Premier jour en Ecosse


vue sur le centre historique d'Edimbourg (c) CSG

Les délégués des Eglises étrangères ont été accueillis hier à 15h par l’équipe du World Mission Council et le modérateur de l’Eglise d’Ecosse qui prendra ses fonctions demain, le Pasteur John Chalmers, au « Royal Overseas League », sur Princes Street. Dans l’église d’Ecosse, le modérateur (c’est-à-dire le président) est élu pour un an et il prend ses fonctions le premier jour du synode, pour les transmettre le premier jour du synode suivant. 

Princes Street est la grande avenue centrale d’Edinbourg, qui longe Princes Garden et donne vue sur le Château d’Edimbourg et la vieille ville. C’est une rue très passante, très commerçante, avec les boutiques que l’on retrouve un peu partout dans les centre-ville, au moins en Europe. C’est aussi sur celle-ci que se trouve notre hôtel. Nous sommes à 5 mn à pied du lieu où se tiendra la « General Assembly », l’équivalent de notre Synode.

Après un petit temps de présentations (en 30 secondes par personne !) et d’explications sur le fonctionnement du synode et la culture ecclésiale écossaise, nous mangeons (il est 16h30 !), puis partons en taxis pour Holyrood Palace, assister à la remise des clés de la ville au Prince Edward, représentant de la reine pour le Synode de l’Eglise d’Ecosse. 

Pour moi dont le pays n’a plus de royauté depuis 2 siècles et dans lequel la séparation de l’Eglise et de l’Etat est affirmée jusqu’à parfois reléguer la religion dans l’espace privé, cette cérémonie est tout à faire exotique. Je suis à côté de 4 américains qui ont le même sentiment… Nous partagerons lors de la réception qui suit nos impressions sur ce qui assure la cohérence sociale dans nos pays : la tradition – dont la royauté fait partie – au Royaume-Uni, l’autorité de l’Etat qui confine parfois à la sacralisation en France, la référence à la liberté aux Etats-Unis…

Holyrood Palace (c) CSG
Cette cérémonie dure une dizaine de minutes, musique comprise. Ensuite, le Prince Edward et sa femme viennent saluer un certain nombre de personnes. Comme les délégués étrangers sont arrivés assez tard (certains d’entre nous ont eu des problèmes de taxis et que nous nous attendions pour rentrer dans le palais), nous étions placés tout près de la porte par laquelle le prince est rentré et sorti, et nous avons été les premiers qu’il a salués ! Je lui ai donc serré la main et me suis présentée à lui. Heureusement que Didier, mon prédécesseur au poste des relations internationales, m’avait fait l’arbre généalogique de la famille royale d’Angleterre quelque jours avant ! Quelques temps plus tard, je saluerai aussi Lorna Hood, la modératrice de l’Eglise (jusqu’à demain).

Aujourd’hui, nous allons avoir la cérémonie d’ouverture et le début du synode, je mange à midi avec le modérateur, et les délégués étrangers seront accueillis officiellement par le synode ce soir. Encore un beau programme en perspective.

 Claire Sixt Gateuille

vendredi 16 mai 2014

Synode de l'Eglise d'Ecosse - préface

Je décolle dans une heure pour Edimbourg, pour assister au Synode (General Assembly) de l'Eglise d'Ecosse. Au menu : 
- ce soir à 18h, Cérémonie des clés, au palais de Holyrood, où le comte de Wessex, représentant de la reine, se verra remettre les clés du palais pour le temps de son séjour. 
- samedi matin, cérémonie d'ouverture du synode à l'Eglise St Colomba.
- samedi après-midi, début des plénières et le soir, salutations officielles de Madame la modératrice à tous les représentants des Eglises étrangères.
- dimanche matin, culte à la cathédrale St Giles
- dimanche après-midi, Animation "Cœur et âme" dans les jardins de Prince Street, durant laquelle je dois rencontrer des représentants d'une paroisse écossaise qui voudrait se jumeler avec une paroisse en France.  
- lundi, retour en France pour moi, poursuite du synode jusqu'au 23 mai.

Je ne suis pas encore très calée en termes de protocole ; j'ai été obligée de demander à mon collègue anglais quel était le niveau d'exigence vestimentaire quand les papiers d'invitation mentionnaient "formal dress", ou encore "national dress" : tailleur ou robe de soirée ? Je me contenterai du tailleur. Et j'ai passé deux soirées à faire des ourlets sur la robe pastorale qu'on m'a prêtée pour pouvoir la mettre au culte de dimanche matin...  
Je me réjouis de cette occasion de connaître un peu plus l'Eglise de John Knox. 

Claire Sixt Gateuille

jeudi 1 mai 2014

Conseil oecuménique des Eglises

Le Conseil œcuménique des Eglises (COE) est l'un des 8 organismes internationaux dont l'Eglise protestante unie est membre. C'est même le plus important en terme de nombre d'Eglises membres et de diversité confessionnelle. 

Nous avons largement relaté sa 10e assemblée à Busan (Corée du Sud) en octobre-novembre 2013 sur le blog animé par les délégués venus de France, http://busanallerretours.blogspot.fr

Vous pouvez aussi aller sur le site de l'assemblée, http://wcc2013.info/fr et pour découvrir les multiples facettes et activités du COE : http://www.oikoumene.org/fr/coe.html

Le service radio de la Fédération protestante de France m'a invité en mars pour témoigner de cette expérience, vous trouverez l'entretien ici

Claire Sixt Gateuille