vendredi 23 octobre 2015

Des pèlerinages éphémères pour un changement durable

L'affiche du pèlerinage entre l'Allemagne et la France
Quatre itinéraires de « pèlerinages pour la justice climatique » œcuméniques sont prévus, qui arriveront à Paris à la veille de la COP21. N'imaginons pas des milliers de personnes "envahissant", même pacifiquement, la France. La plupart des marcheurs se sont joint à une seule étape, d'autres y participent quelques jours, mais seulement 200 personnes participeront à la totalité des étapes en France. Pour tous les autres, l'idée est plus celle d'une course de relais que l'une pèlerinage d'un point A à un point B.  

Le premier pèlerinage, organisé par les Églises d’Allemagne et les Églises nordiques (luthériennes), est parti du cap Nord en Norvège le 6 juin, a traversé la frontière avec la Suède le 22 août, a été rejoint par un autre itinéraire venant de Uppsala, a traversé le Danemark et rejoint Flensbourg en Allemagne le 13 septembre. Depuis, il traverse l'Allemagne et arrivera en France le 7 novembre par Strasbourg. deux autres itinéraires venus de différentes parties de l’Allemagne le rejoindront à Metz les 14 et 15 novembre. Le trajet se poursuivra par Chalons en Champagne et Meaux pour arriver à Paris le 27 novembre. Pour connaître les étapes précises de cet itinéraire, voir le site http://www.klimapilgern.de/fr/le-parcours/  ou (pour la partie alsacienne) http://www.uepal.fr/marcheclimat2015.html

Un deuxième itinéraire arrive d’Angleterre, organisé par l’Église d’Angleterre (anglicane). Il partira le 13 novembre de Londres, arrivera le 18 novembre à Dieppe pour en repartir le lendemain, le 19 à St Vaast-d'Equiqueville, le 20 à Neufchâtel-en-Bray, le 21 à Forges-les-Eaux, le 22 à St Germer-de-Fly, le 23 à Gisors, le 24 à Bray-et-Lû, le 25 à Jambville, le 26 à St Germain en Laye et le 27 à Paris.

Un troisième itinéraire est parti de Rome, mené par Yeb Saño (l’initiateur du jeûne pour le climat). Il passera par Genève le 5 novembre, où il sera rejoint par Guillermo Kerber, du Conseil Œcuménique des Eglises. Un grand événement est prévu le 10 novembre à Lyon lors de leur passage. Ils seront à Taizé les 15-16 et à Troyes le 22 novembre.

Un dernier itinéraire sillonne l’Afrique à vélo du Mozambique jusqu’à Nairobi (Kenya). On peut les suivre sur le site http://www.wehavefaith.net/ et sur leur page facebook. Quelques-uns de ces pèlerins viendront en avion à Paris porter la voix des plus pauvres déjà impactés par le changement climatique. Ce pèlerinage est organisé par ACT Alliance (Action des chrétiens ensemble).

Les pèlerins seront accueillis le 27 novembre au soir à l’église St Merry (Paris-les Halles). Ils marcheront le matin du 28 de Paris au Bourget (où se tiendra la COP) et vivront ensuite un temps inter-religieux en Seine-St Denis. Ils participeront à la grande marche pour le Climat organisée par la société civile le 29 novembre à Paris (cette marche se tiendra simultanément dans de nombreux lieux).

Pèlerinage de justice et de paix (c) Marcelo Leites, COE
Vous êtes invités à vous joindre pour quelques heures de marche à ces pèlerinages. Vous pouvez aussi offrir un hébergement, participer à l’accueil des pèlerins aux étapes, etc.
Pour toute information sur ces pèlerinages et comment y participer, contacter Coline Eychène, coordinatrice protestante à Paris (poste des Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France) ; Mail : coline.eychene[at]eeudf.org. Pour proposer un logement : http://www.ephatta.com/Cop21.

Plus d'informations sur les différents pèlerinages et initiatives d’Églises autour de la COP21 sur ce site. On trouve aussi une bonne présentation des pèlerinages sur le site de l'hebdomadaire Réforme ; et une carte sur le site de la croix.

Claire Sixt Gateuille

vendredi 16 octobre 2015

Les tailleurs de pierre et l'Eglise de témoins

Au Moyen-âge, un jeune arrivant pour la première fois dans une grande ville visite le chantier de la cathédrale. Il voit trois tailleurs de pierre semblant accomplir le même travail. 

Aussi va-t-il les voir et leur pose la même question : 
"Que faites-vous ?" 
le premier répond sur un ton peu gracieux : 
"Moi, j'essaie toute bêtement de gagner ma vie, tu vois bien que tu me déranges !"
le deuxième, étonné par la question, réplique tout simplement : 
"Tu le vois bien, je taille une pierre !"
Le troisième, le sourire aux lèvres, se tourne vers le jeune homme et lui répond fort aimablement : 
"Avec mes frères de métier, nous levons une cathédrale."

Cette histoire, adaptée d'un conte du livre Il était une fois les cathédrales, me fait penser à notre engagement dans l’Église et à la dynamique "Église de témoins". 

Est-ce que nous cherchons à "remplir la cible" (ou la contribution régionale, c'est à dire réunir l'argent nécessaire au salaire du pasteur et à la vie de l’Église aux niveaux régional, national et international) et à faire les travaux nécessaires dans le temple ? 
Est-ce que nous cherchons à faire vivre une communauté chrétienne ?
Ou est-ce que nous cherchons à être l’Église du Christ dans ce monde et à prendre part à sa mission ici et aujourd'hui ? 

Ne nous trompons pas, être l’Église du Christ n'est pas désincarné, cela implique aussi de remplir des obligations financières et de faire vivre la communauté. Mais la perspective est différente, puisque nous ne sommes plus là pour nous épuiser au maintien de l'existant ou à la recherche de la communauté idéale. Nous ne sommes pas là pour en faire toujours plus ou être plus performants, mais parfois pour faire autrement.

Nous sommes là pour nous laisser ensemble porter par Dieu et par sa mission, nous laisser renouveler et inspirer par son souffle, pour imaginer aujourd'hui, avec ceux qui nous entourent, quelle Église pour vivre et annoncer l’Évangile aujourd'hui, quelle Église pour apprendre à devenir témoins de ce qui nous fait vivre et être nourris du témoignage des autres, quelle Église pour libérer notre créativité et pour être recréée par la créativité toujours renouvelée de Dieu...

Et cela est libérateur ; et cela est source de joie ! 

Claire Sixt Gateuille

jeudi 8 octobre 2015

Religions et Cultures, ressources pour imaginer le monde

C'était le titre de la 90e session des semaines sociales de France, qui se sont tenues du 2 au 4 octobre à l'Unesco à Paris. Une session très riche et intéressante dont j'ai eu la chance d'assurer le Fil rouge théologique en alternance avec Henri-Jérome Gagey, prêtre et professeur de théologie à l'Institut catholique de Paris, vicaire général de Créteil.

A la fin de chaque demi-journée, nous avions 10-12 minutes pour reprendre les thèmes abordés dans les débats et les ateliers et en proposer un éclairage théologique. C'était un défi, tant par la largeur du sujet que par la nécessité de réagir "à chaud", et donc d'adapter ce que nous avions préparé, et par la nécessité de rester concis...

L'idée générale de cette session était de travailler notre regard sur le monde pour être à la fois lucides et bienveillants. Les deux axes principaux étaient deux des sujets phares qui auront traversé 2015 : les religions et les changements climatiques. Les migrations, autre sujet phare de 2015 ont été bien sur également évoquées. Le texte de conclusion de Jérome Vignon donne un bon aperçu de ces trois jours.

On peut retrouver les vidéos des différentes interventions sur le site des sessions des semaines sociales. Pour l'instant, les vidéos du fil théologique ne s'y trouvent pas, mais comme les vidéos sont rajoutées petit à petit, il se peut qu'elles soient publiées plus tard. On peut aussi télécharger les interventions audios (là c'est payant, mais le fil théologique s'y trouve). Mon intervention du dimanche sur les "moteurs de l'agir chrétien" se trouve au début de l'émission "imaginer et concevoir à partir de l'encyclique" sur la Wikiradio des Scouts et Guide de France (et là, c'est gratuit !).
Enfin, les actes de la session paraitront également à la fin de l'automne, on peut les commander.

Claire Sixt Gateuille