lundi 27 mars 2017

Les réformés européens se préparent pour Leizig

Mutterhaus, ancienne maison de diaconesses à Düsseldorf
Vendredi, j'étais à Düsseldorf pour la rencontre de la CMER-Europe. Pour ceux qui sont peu familiers avec les innombrables sigles de nos relations internationales, la CMER est la Communion mondiale des Églises réformées ; sa région Europe se réunissait le 24 mars pour parler de l'assemblée générale qui aura lieu à Leipzig du 29 juin au 6 juillet. 

Nous étions accueillis à l’hôtel Mutterhaus, ancienne maison de diaconesses, aujourd'hui hôtel 4 étoiles avec plusieurs salles de conférences, mais toujours rattaché au diaconat de Kaiserswerth. Le directeur est venu nous présenter son histoire et l'ampleur des missions du diaconat (de l'enseignement au centre hospitalier, en passant par l'action sociale et l'accompagnement de migrants). 

Nous avons passé la matinée à discerner des candidats à présenter pour le comité exécutif qui sera élu à l'assemblée. Tous les candidats présentés par les Églises européennes sont de grande valeur, et les questions d'équilibres hommes/femmes, laïcs/ordonnés, - de 30 ans/+ de 30 ans seront probablement ce qui fera pencher la balance pour les uns ou les autres...

L'après-midi, Hanns Lessing, coordinateur de l'Assemblée générale, a présenté le programme et la méthode de travail de l'assemblée. La méthode envisagée semble très intéressante : le processus de décision par consensus, déjà adopté par le Conseil oecuménique des Eglises, sera ici complété par de nombreuses séances de travail en petits groupes, de façon à ce que chacun ait l'espace de s'exprimer, sans être freiné par le manque de temps, la timidité ou les problèmes linguistiques. les animateurs et rapporteurs des groupes auront donc un rôle important pour tirer la quintessence des débats en petits groupes et faire remonter l'essentiel de ce qui aura été partagé. Pour en savoir plus sur le processus de décision par consensus, voir mon article sur le blog des délégués français à l'assemblée du COE à Busan en 2013.

La méthode adoptée par la CMER pour s'associer à la Déclaration jointe sur la doctrine de la justification, signée en 1999 par les catholiques romains et les luthériens, a été questionnée (mais pas l'association elle-même). En effet, certaines Églises ont exprimé leur désaccord sur cette association, et de nombreuses autres n'ont pas répondu (5/6 des Églises membres ; les Églises ayant répondu sont très majoritairement européennes ou nord-américaines) ; cette association ne risque-t-elle pas de signifier une rupture de communion pour les Églises s'y opposant ? Un choix basé sur si peu de réponses n'est-il pas prématuré ? Bref, il a été exprimé l'importance pour les Églises qui y sont opposées de pouvoir exprimer leur position dans le texte même de la déclaration d'association.

Nos deux déléguées à l'Assemblée auront un programme chargé, du 28 juin au 7 juillet. Nous créerons probablement un blog pour partager nos impressions des deux assemblées mondiales de l'année, l'autre étant celle de la fédération mondiale, à laquelle je participerai, du 10 au 16 mai, à Windhoek, Namibie.
Claire Sixt Gateuille


lundi 6 mars 2017

Quel carème ?

Croix du Nivolet (c) www.chambery-tourisme.com
Depuis mercredi dernier, nous sommes entrés dans la période liturgique du carême, les 40 jours qui précèdent Pâques. Un temps d'attente, de méditation de la passion, de réflexion sur la condition humaine, sur le don de la vie, sur la mort aussi. 40 jours pour se préparer à accueillir le Christ ressuscité.

Le carême n'est pas une tradition réformée. Les premiers réformés pensaient qu'il fallait mettre la croix et la résurrection au centre de notre vie tous les jours, qu'elle était célébrée tous les dimanches et que les sacrifices personnels du carême étaient une façon de se justifier soi-même, qu'ils portaient le risque d'en venir à croire que nos efforts pourraient "acheter" notre salut, ou nous en rapprocher, au lieu de compter sur la grâce seule. Le piétisme puis l’œcuménisme nous font aujourd'hui redécouvrir les vertus du carême, comme temps de préparation intérieure, de prise de recul ou de changement de regard sur nous-même, de conversion, de réengagement dans la communauté humaine.

De nombreuses propositions nous sont faites pour ces 40 jours ; je n'en noterai ici que quelques unes en lien avec mes préoccupations (merci Jane Stranz de m'avoir transmis quelques pistes) : 
- Une réflexion sur l'eau, avec le Conseil œcuménique des Églises et le réseau œcuménique de l'eau (ROE), avec une méditation biblique par semaine : cliquer ici 
- un calendrier pour cheminer avec ses 5 sens et voyager dans le monde à la rencontre des petits producteurs agricoles (par Pain pour le prochain et Action de Carême, en Suisse) : cliquer ici 
- et bien sûr les conférences de Carême, qui portent cette année sur les Psaumes, à écouter (ou réécouter) au fur et à mesure sur France Culture.
- On peut compléter sur les psaumes avec des réflexions, des playlists (sélection de chansons, ici en lien avec le psaume du jour) et même parfois des vidéos grâce à Théotop.  
- Vous pouvez aussi tout simplement lire un Évangile durant ces quarante jours, par exemple Marc, conçu comme une grande montée vers Jérusalem et vers la croix, cela aide à se remettre en perspective... 
- Cette année étant la dernière avant très longtemps que nous avons une date de Pâques commune avec les orthodoxes, c'est aussi le moment de réfléchir à comment annoncer ensemble la résurrection.

Bon Carême ! 
Claire Sixt Gateuille