lundi 6 octobre 2014

Evangélisation, jeunesse et migrations : les défis de la CEPPLE



Les délégués à l'AG de la CEPPLE (c) CSG

Samedi 4 octobre 2014 s’est tenue à Malaga, Espagne, l’assemblée générale de la Conférence des Eglises protestantes des pays latins d’Europe (CEPPLE). Nourrie des partages qui avaient eu lieu lors du colloque qui l’avait précédée (voir les deux derniers billets), Celle-ci a été l’occasion de mesurer à quel point ce lieu de formation et de solidarité qu’est la CEPPLE est riche et nécessaire. Faire de la théologie à partir de notre expérience de terrain et s’interroger théologiquement sur nos pratiques en prenant de la distance par rapport à nos contextes particuliers, telle est la spécificité de l’approche de la CEPPLE.

L’Assemblée générale a abordé différents thèmes, de l’administratif (comme toute AG) aux perspectives d’avenir. Parmi les questions stratégiques, l’assemblée a ratifié le fait que la CEPPLE devienne la région sud de la Communion des Eglises protestantes en Europe (CEPE), même s’il est entendu que certaines de ses Eglises membres ne font pas partie de la CEPE (les baptistes, par exemple). Elle a aussi abordé les questions de communications et la problématique linguistique qui y est attachée dans un contexte comme le nôtre (la francophonie recule au profit de l’anglophonie dans les pays latins d’Europe).

Lors de la discussion sur les perspectives 2014-2018, plusieurs thèmes ont été abordés, mais cinq axes sont apparus comme communs, et reliés les uns aux autres par des questions transversales :
- La question de l’Evangélisation
- La question des migrations, à la fois dans les Eglises (multiculturalité de nos Eglises) mais aussi dans nos sociétés (dimension diaconale et politique)
- A cette question est liée la question de l’éthique et de l’herméneutique biblique
 -La question de la jeunesse
- La préparation de 2017, qui concerne toutes nos Eglises.

La porte de la Justice à Grenade (c) CSG
La veille de l’assemblée, après le colloque, nous sommes partis pour Grenade visiter une partie de l’Alhambra (les réservations tardives de certains délégués n’ont pas permis d’entrer dans les palais Nasrides) et le centre-ville. Alfredo Abad, secrétaire général de l’Eglise évangélique espagnole (IEE) et nouveau président de la CEPPLE, nous a parlé des différentes interprétations de l’histoire de la domination arabe et de la conquête chrétienne du pays. Certains parlent de « reconquista », considérant que la présence arabe n’était pas légitime, la présence catholique étant seule légitime ; c’est la lecture historique que pronait par exemple le régime franquiste. D’autres soulignent que « l’invasion arabe » est en fait due à une alliance politique dans la lutte d’influence que se livraient le Royaume d’Aragon et celui de Castille, et que la conquête de la péninsule ibérique par les rois catholiques a été une « conquista », le pouvoir musulman ayant apporté culture, maitrise technique et structuration de la société, sa présence était tout aussi légitime que le pouvoir qui lui a succédé.

Bref, cette pause culturelle et touristique a permis au groupe de souffler entre le colloque et l’AG et de se découvrir les uns et les autres de façon plus informelle, mais aussi de découvrir le pays et la réalité de ses Eglises.

Claire Sixt Gateuille

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