Les délégués à l'AG de la CEPPLE (c) CSG |
Samedi 4 octobre 2014 s’est tenue à Malaga, Espagne,
l’assemblée générale de la Conférence des Eglises protestantes des pays latins
d’Europe (CEPPLE). Nourrie des partages qui avaient eu lieu lors du colloque
qui l’avait précédée (voir les deux derniers billets), Celle-ci a été
l’occasion de mesurer à quel point ce lieu de formation et de solidarité qu’est
la CEPPLE est riche et nécessaire. Faire de la théologie à partir de notre
expérience de terrain et s’interroger théologiquement sur nos pratiques en
prenant de la distance par rapport à nos contextes particuliers, telle est la
spécificité de l’approche de la CEPPLE.
L’Assemblée générale a abordé différents thèmes, de
l’administratif (comme toute AG) aux perspectives d’avenir. Parmi les questions
stratégiques, l’assemblée a ratifié le fait que la CEPPLE devienne la région
sud de la Communion des Eglises protestantes en Europe (CEPE), même s’il est
entendu que certaines de ses Eglises membres ne font pas partie de la CEPE (les
baptistes, par exemple). Elle a aussi abordé les questions de communications et
la problématique linguistique qui y est attachée dans un contexte comme le
nôtre (la francophonie recule au profit de l’anglophonie dans les pays latins
d’Europe).
Lors de la discussion sur les perspectives 2014-2018,
plusieurs thèmes ont été abordés, mais cinq axes sont apparus comme communs, et
reliés les uns aux autres par des questions transversales :
- La question de l’Evangélisation
- La question des migrations, à la fois dans les Eglises
(multiculturalité de nos Eglises) mais aussi dans nos sociétés (dimension
diaconale et politique)
- A cette question est liée la question de l’éthique et de
l’herméneutique biblique
-La question de la jeunesse
- La préparation de 2017, qui concerne toutes nos Eglises.
La porte de la Justice à Grenade (c) CSG |
La veille de l’assemblée, après le colloque, nous sommes
partis pour Grenade visiter une partie de l’Alhambra (les réservations tardives
de certains délégués n’ont pas permis d’entrer dans les palais Nasrides) et le
centre-ville. Alfredo Abad, secrétaire général de l’Eglise évangélique
espagnole (IEE) et nouveau président de la CEPPLE, nous a parlé des différentes
interprétations de l’histoire de la domination arabe et de la conquête
chrétienne du pays. Certains parlent de « reconquista », considérant
que la présence arabe n’était pas légitime, la présence catholique étant seule
légitime ; c’est la lecture historique que pronait par exemple le régime
franquiste. D’autres soulignent que « l’invasion arabe » est en fait
due à une alliance politique dans la lutte d’influence que se livraient le
Royaume d’Aragon et celui de Castille, et que la conquête de la péninsule
ibérique par les rois catholiques a été une « conquista », le pouvoir
musulman ayant apporté culture, maitrise technique et structuration de la
société, sa présence était tout aussi légitime que le pouvoir qui lui a
succédé.
Bref, cette pause culturelle et touristique a permis au
groupe de souffler entre le colloque et l’AG et de se découvrir les uns et les
autres de façon plus informelle, mais aussi de découvrir le pays et la réalité de ses Eglises.
Claire Sixt Gateuille
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