Quelques mots sur les deux derniers jours de l'assemblée générale de la Cevaa :
Mme la modératrice (c) CSG |
Mardi 21, la discussion a porté le matin sur les finances, budgets et orientations. Une des grandes questions de la Cevaa est celle des "attributions", des sommes dédiées à chaque Église pour ses projets missionnaires, qui peuvent être gardés en réserve pendant 3 ans. Quand une Église utilise son attribution chaque année, pas de problème. Qu'elle veuille la cumuler sur trois ans pour un projet de plus grande ampleur, on peut le comprendre, même si ça complique un peu les comptes. Mais le problème, c'est que certaines Églises ne se servent jamais de cet argent, qui "dort" donc pendant 3 ans sur les comptes de la Cevaa, alors que ce n'est pas sa vocation, avant d'être reversé pour la vie communautaire. Aussi nous avons demandé, à la suite du conseil exécutif de la Cevaa que ce mode de fonctionnement soit revu pour la prochaine assemblée générale (cela nécessite une modification du règlement intérieur et doit donc être soumis aux Églises membres au moins 6 mois avant l'assemblée générale...) de façon à rendre le dispositif plus souple (par exemple pouvoir utiliser l'argent après 1 année si aucun projet missionnaire ne se dessine).
Lors de la présentation des finances, un graphique m'a marqué, celui de la répartition de la contribution des Églises. Celle des Églises de France représente plus de la moitié des contributions... Cela montre notre volonté de garder la mission - et en particulier "la mission de partout vers partout" selon le mot d'ordre de la Cevaa - comme une priorité pour nos Églises. Mais cela me questionne aussi quant à la stratégie des autres Églises, en particulier celles qui contribuent peu au niveau des contributions mais financent la Cevaa sur projets. Je comprends que ce qui motive les donateurs, ce sont les projets, mais choisir soi-même ce pour quoi on verse l'argent (alors que l'équipe de la Cevaa est là pour garantir qu'il est bien utilisé pour les projets déposés) est une façon d'exercer une forme de pouvoir... Je me retrouve là devant des problématiques que j'ai déjà rencontrées à la KEK (Conférences des Églises européennes) et ailleurs.
L'après-midi, nous avons élu les modératrice et vice-modératrice de la prochaine assemblée, Danielle Hauss Berthelin (Alsace) et Martine Lawson (Togo) et adopté la proposition du conseil exécutif d'attribuer l'argent de 2011 qui ne sera pas utilisé en 2014 dans les projets missionnaires (voir le paragraphe précédent) à la lutte contre l'épidémie à virus Ebola, en partie à travers la CETA et les conseils d’Églises des pays touchés, et en partie à travers les Églises membres de la Cevaa qui sont présentées dans les pays voisins à l'épidémie, pour leurs actions de prévention et d'information, mais aussi pour lutter contre la stigmatisation et les comportements irrationnels de rejet.
Pour finir j'ai présenté les messages de l'assemblée (aux Eglises membres, à la CETA [Conférence des Églises de toute l'Afrique) et à la VEM [mission évangélique unie, basée en Allemagne] qui nous avaient envoyé des salutations) au nom de la commission des messages. Des améliorations ont été proposées et les messages ont été adoptés. Celui aux Églises d'accueil a été écrit plus tard, Célestin (Kiki, le secrétaire général) avait oublié de nous en parler... Le message au Eglises membres est disponible sur le site de la Cevaa, ici.
Mercredi 22, le groupe de maison et quelques formalités, nous avons clôt l'assemblée générale et bouclé les valises. L'après-midi, nous avons quitté Saly pour Dakar où nous allions célébrer le culte de clôture (à l’Église protestante de Dieupeul) et reprendre l'avion pour rentrer chez nous.
(c) CSG |
Le paysage sur la route entre Saly et Dakar était composé d'une succession de parcelles entourées de briques et de
maisonnettes à moitié construites sur des km. On voyait peu de choses de la
brousse entre les villages... Dans ceux-ci, des marchés et des gens qui
patientent à l'ombre. Des courageux travaillent malgré les 35 degrés.
Des
ânes, des chèvres naines, des moutons et des zébus vadrouillent, en ville comme
en campagne. Et parfois traversent de façon impromptue. À chaque village ses
ralentisseurs, autour desquels une foule de marchants se pressent pour vendre
de quoi manger dans de petits sachets plastiques ; mais les cars climatisés ne les intéressent pas : les européens ne sont
pas des clients potentiels...
De temps en temps, des mosquées, qui doivent
pouvoir contenir au maximum trente personnes debout... On les reconnait à leur coupole sur le toit. Sur le terre-plein d'un échangeur routier à Dakar, un groupe d'une
trentaine de jeunes s'entraîne à la lutte sénégalaise. Quelques images prises sur le vif qui resteront dans ma mémoire...
Claire Sixt Gateuille
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