ou comment annoncer l’Évangile à ceux qui n’ont aucun contact avec l’Église ?
La vocation des membres d'Eglise ? |
Je travaille cette semaine avec
Andy Buckler (mon collègue responsable de la formation et de l’évangélisation)
sur des documents venant du Royaume-Uni (Angleterre et Écosse).
Nous avons eu une discussion très
intéressante à midi sur les points communs et les différences entre les
contextes anglais et français, ainsi que sur ce qu’il pourrait être pertinent
de transposer dans notre contexte, en particulier en matière de formation à l’évangélisation.
Contrairement aux anciennes
formes d’évangélisation dont le but était d’aller à la rencontre des gens pour
ensuite les amener à entrer dans l’Église instituée, le principe des Fresh Expressions of Church est de créer
de nouvelles formes d’Églises avec les gens là où ils vivent et de voir comment
l’Évangile prend racine dans ces contextes, comment il entre en résonance (ou
interpelle) la culture propre de leur(s) communauté(s) de vie et quelle forme d’Église
émerge là.
Tout l’enjeu est de proposer l’Évangile à ceux qui n'ont aucun contact avec l’Église, tout en maintenant le
lien entre les formes classique de l’Église et ses nouvelles formes. C’est ce
que les documents anglais appellent « l’économie mixte », c’est-à-dire
la coexistence et la fécondation réciproque entre les formes d’Église classiques
et les fresh expressions. Cette
fécondation mutuelle se fait à travers la dynamique d’évangélisation.
Aujourd’hui, les fresh
expressions se multiplient au Royaume-Uni, jusqu’à représenter 15% des
personnes qui participent aux célébrations de l’Église d’Angleterre (l’Église
anglicane).
Elles se basent sur :
- La « double-écoute » : à la fois de la Bible et de la culture d’Église (les anglicans disent la tradition) et à la fois les cultures présentes dans la société actuelle.
- Un ministère de « pionnier ». Les pionniers peuvent être laïcs ou ordonnés, ils animent et/ou dirigent une fresh expression, de façon bénévole ou rémunérée selon les situations ; ils sont formés « en contexte » (après quelques séances de sensibilisation, ils sont formés pendant 1 an à temps partiel tout en agissant sur le terrain, puis restent membres d’un réseau de formation continue et de partage d’expériences) et sont reconnus par l’Église (avec une évaluation régulière tous les 3 ans en moyenne).
- Une grande souplesse d’organisation et l’absence de modèle, car chaque contexte génère son propre modèle, sa propre inculturation de l’Evangile qui produit une forme propre de communauté chrétienne. Le critère d’évaluation de celle-ci est sa fidélité aux 4 marques de l’Église (unicité, sainteté, catholicité et apostolicité) mais de façon très créative. Dans cette logique, le ministère pionnier prend une très grande diversité de formes.
- L’encouragement au discernement des vocations dans toutes sortes de communautés et sous toutes sortes de formes.
- L’économie mixte, dont j’ai parlé plus haut.
Mission-shaped Ministry : formation de Pionniers |
Le procédé proposé pour former
les pionniers en situation et pour les aider au discernement nous semble
particulièrement intéressant. Pourrions-nous proposer une formation à l’évangélisation
qui se nourrisse de ce modèle anglo-saxon ? Pourrions-nous imaginer dans
notre Église une forme de ministère de pionnier ? En tout cas, nous y
réfléchissons…
D’autres Églises y travaillent
aussi : en Allemagne, au Pays-Bas, en Suisse…
Pour aller plus loin (en anglais) :
-
Le site des Fresh expressions of Church : http://www.freshexpressions.org.uk/
-
Le site de ressources pour la mission de l’Église
d’Ecosse : https://www.resourcingmission.org.uk/resources/emerging-church
Claire Sixt Gateuille
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