Rue de la dentelle au petit matin (c) CSG |
Au programme du séminaire ce matin, une rencontre avec des représentants de trois Églises dites ethniques présentes à Strasbourg :
- tout d'abord le Père Vasile Iorgulescu nous a parlé de l'Eglise orthodoxe roumaine, dont la population a été multipliée par dix en 30 ans du simple fait des migrations. Elle a donc du changer de lieu de culte dans les années 90. La population de la paroisse est très mobile (étudiants, médecins en formation, fonctionnaires européens, quelques ouvriers), elle se renouvelle tous les trois ans à quelques exceptions près.
Le Père Iogulescu considère donc que son travail répond à une situation éphémère et transitoire, liée au phénomène migratoire et au rôle de Strasbourg comme lieu de formation. La liturgie est chantée en Roumain, mais le français fait peu à peu son apparition à destination de la deuxième génération.
L'Ill dans le quartier de la Petite France (c) CSG |
- Ensuite, Bio Terrence, étudiant en théologie et responsable des jeunes à la "Christ Reformed Evangelical Church" de Strasbourg a présenté son Église d'expression africaine. Cette Église, de spiritualité pentecôtiste, mais sans attache avec le pentecôtisme historique, a choisi d'inclure le mot "réformée" dans son titre, non pas en référence à la Réforme du 16e siècle, mais en référence à la transformation et à la conversion auxquelles sont appelés les croyants (metanoia). Deux langues sont parlées dans cette Église : le français et l'anglais, avec traduction simultanée. La musique y joue un rôle central, parfois accompagnée de danses. La liturgie y est construite et la prière et la lecture de la Bible y sont les deux piliers de la vie spirituelle. M. Terrence se pose la question de comment négocier le passage à la deuxième génération qui est en train de s'opérer, ce type d’Église étant très lié à l'attachement des membres au pasteur-fondateur. Il y a de nombreuses Églises d'expression africaine à Strasbourg et alentours, qu'ils essaient de faire se rencontrer.
Vue sur les ponts couverts depuis la rue des moulins (c) CSG |
- enfin, le pasteur Zaka Habberstad nous a présenté l’Église luthérienne malgache. Il a commencé par réfuter l'appellation de "non-dénominationnelle" pour son Église, celle-ci étant directement rattachée à l’Église luthérienne de Madagascar. Il a rappelé que la présence de différentes confessions à Madagascar était principalement due à la variété de missions ayant évangélisé l'île (anglais, norvégiens, français, jésuites, etc.). La communauté est accueillie au Temple Neuf (un des temples luthériens du centre de Strasbourg). Son organisation et son culte sont très classiquement luthériens. Lui aussi a évoqué la question des générations et de la "perte" de la langue malgache à laquelle l’Église essaie de remédier en offrant une fois par semaine un cours de malgache aux jeunes. Il a évoqué, mais sans s'y arrêter, les tensions entre la FPMA (Eglise malgache luthéro-réformée en France, créée il y a 50 ans) et son Eglise.
Les vierges sages d'un portail de la Cathédrale (c) CSG |
Il a donc été beaucoup question de langues et de traduction, de la distinction entre "Nouvelles communautés chrétiennes" (dont quasiment toutes les Églises ethniques font partie) et "Églises non-dénominationnelles" ou "mouvements trans-confessionnels" (dont 2 des 3 Églises présentées ce matin ne font en fait pas partie...), de pérennisation de ces Églises avec l'arrivée des 2e et 3e générations.
Cet après-midi étant libre, j'ai fait un tour dans Strasbourg et le plein de photos (vous en voyez ici quelques unes), sous un ciel menaçant. Je suis allée à la petite France et sur la terrasse panoramique du pont Vauban avant de faire un tour dans les petites rues autour de la Cathédrale, puis dans le quartier de St Pierre-le-jeune que j'ai pris grand plaisir à visiter. Si j'ai encore le courage de ressortir ce soir, j'irai peut-être voir un des son-et-lumière qui commencent ce soir devant la cathédrale et au Barrage Vauban...
Claire Sixt Gateuille
Le Baptistère de St Pierre-le-jeune (c) CSG |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire