Cette rencontre aura été vraiment riche. Riche par les présentations des différents acteurs du Conseil œcuménique des Églises, mais aussi des expériences des uns et des autres, des temps de prière partagée, d'une complicité esquissée ou d'un projet qui surgit d'une simple discussion.
CCIA
Racisme
Mercredi, nous avons rencontré le responsable du programme sur le racisme, la responsable du Pèlerinage de justice et de paix, puis nous avons entendu des étudiants nous parler de leur expérience de formation à Bossey et la responsable de l'implication des jeunes dans le COE.
Le programme sur le racisme travaille la question à la fois sur le plan théologique, à partir de l'affirmation de l'Assemblée de Nairobi en 1975 que "Le racisme est un péché", sur le plan des comportements implicites à l'intérieur des Églises et sur le plan de l'intersectionnalité (la collusion de plusieurs formes de discriminations), en particulier la collusion entre le racisme et les luttes de pouvoir.
Pèlerinage de justice et de paix
Formation théologique à Bossey et jeunesse
De la rencontre avec les étudiants, je retiens que l'expérience de cohabitation entre jeunes du monde entier et de différentes confessions chrétiennes est aussi importante que le contenu de la formation. Que la formation est basée sur une triple approche : théologique, spirituelle et relationnelle, afin que chacune de ces dimensions informe et nourrisse les deux autres, ce qui peut amener à des changements profonds. Certains étudiants ont également témoigné qu'ils ont approfondi leur propre tradition - avec parfois le sentiment de se réconcilier avec elle - en rencontrant celle des autres. Ils nous ont également appelé à repenser la place des laïcs dans l’Église et l'importance du tutorat et de l'accompagnement entre génération et nous ont interpelé sur le mode "moins de structures, plus de vie !".
Un document sur l'importance de la jeunesse dans le mouvement œcuménique, "Let the wave roar" sortira d'ici la fin de l'année et sera présenté sur le site du COE. Un rassemblement jeunesse œcuménique est prévu durant l'été 2022.
Vendredi, nous avons rencontré des représentants de Foi et constitution, de l'éducation théologique œcuménique et des relations inter-religieuses.
Foi et Constitution
Depuis 2015, la commission se concentre sur trois axes de travail :
1. une théologie œcuménique pour le témoignage commun concernant le pluralisme religieux et la justice écologique ;
2. une théologie œcuménique pour une meilleure compréhension et valorisation de ce qui tient les Églises ensemble dans leurs compréhensions respectives (et divergentes) de l'Église ;
3. une théologie œcuménique pour une meilleure compréhension et valorisation de comment les Églises s’accordent ou s’opposent sur les questions d’éthique chrétienne.
Il y a de plus en plus de perplexité face à l'idée d'aller vers une Église une. Pour dépasser cela, il faut réduire l'écart entre les accords théologiques de plus en plus nombreux et profonds, et la pratique des Églises. Cela passe par l'œcuménisme de réception (receptive ecumenism) qui consiste à se laisser changer par l'autre.
La commission a par ailleurs beaucoup travaillé sur le discernement moral. S'étant aperçu qu'on ne pouvait pas appliquer la méthode habituelle de recherche du consensus, elle a développé une nouvelle méthodologie, qu'elle présente dans l'ouvrage facilitating dialogue on moral discernment. Deux autres ouvrages en lien avec ce thème présentent l'un les approches confessionnelles et l'autre des exemples historique de changement de position sur les question morales et analyse ce qui s'est joué dans ces changements.
La rencontre s'est terminée par un échange sur comment nous, responsables des relations entre les Églises et le COE, pourrions renforcer cette relation, durant la préparation de l'assemblée de Karlsruhe et au delà.
(Photos et article de Claire Sixt Gateuille)
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