jeudi 15 septembre 2022

Lâcher ses sécurités pour aller vers une promesse...

(c) Claire Sixt-Gateuille

 

Le 30 juin, j'ai quitté mon bureau des larmes plein les yeux. Désormais, ce ne serait plus mon bureau, mais celui d'Ulrich Rüsen-Wienhold, mon successeur. J'ai quitté mon bureau des larmes plein les yeux parce que je quittai un ministère passionnant et une merveilleuse équipe de travail. Et il est vrai qu'en neuf ans, les deux équipes que j'ai côtoyées, qui avaient une dynamique différente et où je n'avais pas tout à fait la même place, m'ont enrichie et portée au delà de ce que je peux exprimer - et probablement même à delà dont je peux avoir conscience.

J'ai quitté mon bureau des larmes plein les yeux, car je quittais aussi la sécurité d'un ministère dans l’Église protestante unie de France pour retrouver le statut précaire d'étudiante que je suis désormais - ou serai officiellement quand mon projet de thèse sera validé. Je tremble encore parfois devant le choix déraisonnable - financièrement en tout cas - que j'ai fait, mais l'appel que j'ai ressenti m'a poussée à faire le choix de la frugalité et de la confiance. 

Le choix de me replonger dans la recherche théologique, pour approfondir une thématique qui me préoccupe depuis longtemps, celle de l’Église universelle, sur laquelle ces neuf dernières années de ministère m'ont donné pas mal de billes, et plus encore de questionnements. 

Le choix de me recentrer sur un seul thème, après m'être parfois éparpillée dans les multiples sujets qu'il fallait "suivre" pour notre Église, les multiples dossiers qu'il fallait traiter, les multiples casquettes que j'ai endossées pour la représenter (j'en témoignais en mai 2019).

Le choix de faire ce doctorat dont je rêve depuis longtemps, avant qu'il ne soit trop tard et que je n'aie plus la force, la motivation, la santé ou la capacité de concentration... choix motivé par tous ces encouragements que j'ai reçus depuis que j'ai commencé à rédiger sérieusement mon mémoire de Cycle 2 Cursus (oui, on n'a plus le droit de dire Master de recherche en théologie si on ne l'a pas obtenu dans une fac d’État...) sur "Le Particulier et l'universel chez Michael Walzer".

Le choix de faire quelque chose d'abord pour moi, parce que mon sujet me porte autant que je le porte, après avoir donné beaucoup de moi à l’Église et à ma famille (je sais, on appelle ça la crise de la quarantaine 😉). Bien sûr, j'espère aussi que ma thèse, une fois finie, servira l’Église au sens large, et éventuellement m'ouvrira des portes pour la suite...

Merci à tous ceux qui ont suivi ce blog pour lire les impressions de la secrétaire nationale chargée des relations internationales que j'étais. Si vous voulez continuer à découvrir des choses - ou mes commentaires - sur l’œcuménisme international, ou sur la philosophie politique de Michael Walzer et sa conception de l'universel, vous êtes toujours les bienvenus ! 

Je souhaite aux autres : Bon vent ! Et n'oubliez pas de lire mes articles (et les autres) sur le blog de l'assemblée du COE à Karlsruhe avant de partir...

Claire Sixt Gateuille

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