Le site des Fresh expressions propose régulièrement des articles ou des témoignages, dont certains donnent des conseils très pratiques et d’autres présentent ou analysent des expériences. Dernièrement, j’ai lu cet article de Michael Moynagh, sur le rôle des pasteurs « classiques » pour soutenir les nouvelles formes d’Eglise, que j’ai trouvé très inspirant. Je vous le traduis donc (faites-le lire à votre pasteur !). Pour rappeler, les “pionniers” sont ceux qui lancent de nouvelles formes d’Eglise ; ils peuvent être laïcs ou pasteurs, bénévoles ou payés.
« Reformuler le rôle du Pasteur
Vous vous sentez appelé au ministère pastoral mais pas à lancer de nouvelles formes d’Église ? Dans ce cas, vos qualités de pasteur pourraient bien être exactement ce dont les nouvelles formes d’Église ont besoin.
Vous n’êtes probablement pas la bonne personne pour implanter de nouvelles communautés chrétiennes dans le quotidien d’une paroisse. Tout simplement parce que vous ne partagez pas le quotidien de tous vos paroissiens.
Mais vous pouvez soutenir les membres de votre Église pour qu’ils le fassent eux-mêmes. Vous pouvez leur offrir un espace de réflexion, les encourager, les aider à approfondir ou clarifier leur projet, les rendre vigilants ; et les défendre, en particulier auprès de ceux qui, dans l’Église locale, ne comprennent pas leur démarche.
Les “pionniers” se sentent souvent vulnérables. Tenter quelque chose de nouveau, c’est risquer l’échec, et cela peut rendre anxieux. Avoir “une longueur d’avance”, c’est risquer de se sentir incompris ou peu apprécié. Ce dont ces pionniers ont besoin, c’est d’un(e) pasteur qui les comprenne, les accompagne dans les hauts et les bas et leur offre une oreille attentive.
C’est souvent un cheminement en quête d’identité qui amène quelqu’un à devenir pionnier. L’insatisfaction qu’il ressent vis-à-vis de l’Église existante peut devenir, sous l’action de Dieu, appel et chemin de foi, tel Abraham. Alors qu’il prend de la distance, psychologiquement, avec l’Église à laquelle il est habitué (il réalise qu’ “il est possible d’être l’Église de manière différente”), l’Esprit le fait cheminer vers une nouvelle vision de lui-même.
De simple membre d’une paroisse existante, il évolue jusqu’à se voir comme fondateur d’une nouvelle communauté. Il peut commencer à s’identifier à d’autres personnes qui initient de nouvelles formes d’Eglise. Ce faisant, il s’éloigne de l’Eglise existante.
Paradoxalement, beaucoup d’entre eux aspirent à l’approbation de l’Eglise dont ils se détachent. Ils cherchent à être assurés que ce qu’ils font est convenable et qu’ils ne seront pas rejetés.
C’est là que les “bons” pasteurs interviennent. Ils peuvent utiliser leurs talents pastoraux pour comprendre les hésitations et les tensions que ce parcours en quête d’identité implique et offrir un soutien bien utile. Dit autrement, vous n’avez pas à être un pionnier vous-même. Vous pouvez être le pasteur des pionniers. Votre attention et votre soutien peuvent libérer ceux qui, dans votre paroisse, se sentent appelés à démarrer une nouvelle forme d’Eglise.
Pourriez-vous aller plus loin ? Pourriez-vous vous proposer comme pasteur d’une de ces nouvelles communautés ? Pourriez-vous devenir personne de référence pour ceux qui ont besoin d’un accompagnement pastoral ? Pourriez-vous leur rendre visite de temps en temps pour mieux les connaître et accompagner certains de leurs membres ?
Pour encourager les nouvelles formes d’Eglise (fresh expressions), vous n’avez pas besoin d’avoir des talents d’agent de changement, ni de meneur d’Hommes, ni d’être un pionnier expérimenté. Tout ce dont vous avez besoin, c’est de savoir encourager les autres à se lancer, leur demander avec tact de rendre compte de ce qu’ils font, et les laisser élaborer leurs propres réponses. »
Trouver ici l’article original en anglais : ici
Traduction : Claire Sixt Gateuille
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